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La blockchain au service des conducteurs

5 min de lecture
Quel rôle joue la blockchain dans l’industrie automobile et comment améliore-t-elle le quotidien des conducteurs ? Découvrez comment fonctionne la blockchain et dans quels domaines elle peut contribuer à améliorer la mobilité du futur.

Le 14 octobre 2019

La première association qui nous vient à l’esprit à l’évocation de la blockchain est le bitcoin. Cette crypto-monnaie est en effet le plus célèbre exemple d’application de cette technologie. Pourtant, la blockchain apporte une réponse à de nombreuses questions d’avenir et peut aussi faciliter la vie des automobilistes. Par exemple lors de l’achat d’une voiture d’occasion.

« La technologie blockchain en elle-même n’est pas une solution miracle, explique Andre Luckow, Head of Distributed Ledger and Emerging Technologies du BMW Group. Elle nous offre en revanche une base technique pour créer des solutions utiles et efficaces. »

Andre Luckow dirige le département informatique du BMW Group, dont la mission est de développer des cas potentiels d’utilisation pratique la technologie blockchain, en collaboration avec les services spécialisés. Nous vous présentons ici trois de ces modèles, susceptibles de forger la mobilité du futur.

Dr Andre Luckow BMW Group blockchain automobile
La blockchain nous donne une base technique pour créer des solutions utiles et efficaces.
Dr Andre Luckow

Head of Distributed Ledger and Emerging Technologies du BMW Group

La blockchain pour les nuls : découvrez enfin ce qu’est exactement la blockchain.

Qu’est-ce que la blockchain ?

La blockchain est une nouvelle forme de banque de données, dans laquelle les transactions telles que les versements, les livraisons ou les achats sont enregistrées sous forme de blocs. Ses avantages reposent avant tout sur deux principes :

  • Une blockchain est décentralisée. Tous les participants déterminent au préalable quelles informations seront contenues dans la blockchain : d’une certaine façon, ils s’accordent sur les règles de leur coopération. Puis ils enregistrent l’ensemble des transactions en bénéficiant des mêmes droits et se contrôlent mutuellement. Il n’existe pas de serveur central, qui pourrait tomber en panne ou être manipulé. Pour modifier des données a posteriori, il faudrait le faire auprès de plus de la moitié des participants.

  • Chaque bloc contient une empreinte digitale numérique, appelée « hash ». Et chaque bloc contient le hash du bloc précédent et, ce faisant, pratiquement tout son contenu codé. Ainsi, tous les blocs sont liés ou enchaînés les uns aux autres (d’où le terme blockchain). Si un utilisateur modifiait après coup un bloc de données, la manipulation serait immédiatement décelée, le contenu et l’empreinte numérique ne correspondant plus.

Cas pratique #1 : Un passeport digital pour véhicule grâce à la blockchain

À un moment ou à un autre, lors de la vente d’une voiture d’occasion, les questions suivantes se posent : quel est le kilométrage ? Le véhicule a-t-il été accidenté ? Le propriétaire l’a-t-il bien entretenu ? Jusqu’à présent, l’acheteur ne pouvait être complètement certain des réponses apportées.

Des solutions fondées sur la technologie blockchain, comme VerifyCar, offre une réponse à ce problème. Cette appli, actuellement à l’essai, permet à l’utilisateur de consulter tout l’historique de la voiture, de le vérifier et de partager les données, notamment le kilométrage, avec des tiers. Elle peut même être utilisée lors de la discussion avec le vendeur. « En tant qu’acheteur intéressé, je pourrais utiliser l’appli VerifyCar sur mon téléphone pour scanner le QR code dans l’application du vendeur, explique Andre Luckow. Un signal vert m’indiquerait alors que les données du véhicule d’occasion sont plausibles et vérifiées. »

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La blockchain, plus sûre que le cachet du garagiste

Ce procédé reposant sur la blockchain est nettement plus sûr que les justificatifs habituels attestant du kilométrage d’un véhicule. « L’attestation officielle du garagiste peut sans problème être imité à l’aide d’une imprimante couleur, rappelle Andre Luckow. La manipulation des données dans la blockchain est en revanche impossible dans l’état actuel de la technique. » L’application VerifyCar pourrait également servir à garder une trace d’événements tels que les accidents ou le nombre de détenteurs précédents, sans risque de manipulation ultérieure.

Mais la blockchain ne facilite pas seulement le transfert de données entre particuliers. Les détenteurs de véhicules pourraient par exemple aussi transmettre à leur assureur les données vérifiées concernant le kilométrage de leur voiture, par exemple pour obtenir un rabais accordé aux véhicules roulant peu. À l’heure actuelle, cela n’est possible qu’en ayant accès à une banque de données isolée. La technologie blockchain décentralisée pourrait sensiblement faciliter cet échange d’informations et le rendre encore plus sûr.

Cas pratique #2 : Des sources de matières premières plus sûres grâce à la blockchain

Le maître mot est ici « Supply Chain Verification » – le fait de pouvoir retracer et documenter la Supply Chain. Ces deux tâches sont importantes pour les composants et les pièces détachées, mais également pour les matériaux.

En effet, l’origine de certaines matières premières, comme le cobalt et le wolframite, est difficile à contrôler, notamment lorsqu’il s’agit de mines situées dans des pays en développement. De nombreuses Supply Chain impliquent de nombreux intermédiaires. Ces parcours tortueux sont propices aux manipulations. Le BMW Group suit donc des projets-pilotes basés sur la blockchain permettant d’assurer la traçabilité des minéraux.

La première question qui se pose est de savoir comment éviter qu’un matériau soit remplacé par un autre ou mélangé à un autre. Des méthodes classiques, comme des codes-barres ou la pose de scellés, sont utilisées, tout comme des techniques innovantes telles que les traceurs chimiques. Ces éléments chimiques sont ajoutés à un lot lors de la production et permettent ensuite de l’identifier au moyen d’un scanner.

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La chaîne de livraison avec la blockchain

Vient ensuite la connexion entre les mondes physique et numérique : chaque étape de la Supply Chain est documentée au moyen d’une blockchain – c’est-à-dire de manière décentralisée, consultable en permanence et impossible à falsifier. Ainsi, une raffinerie peut par exemple fournir la preuve que la matière première livrée provient réellement d’une mine spécifique et non d'une source problématique.

Dans la vie quotidienne des affaires, les avantages de la blockchain promettent d’être nombreux. Parmi ceux-ci, citons par exemple la certification facilitée et les démarches douanières raccourcies. Pour les clients également, les avantages de la blockchain sont flagrants, puisque cette technologie améliore la protection contre les fraudes, par exemple dans le domaine des pièces de rechange, ou permet d’avoir la certitude que les matières premières utilisées pour fabriquer une voiture proviennent de sources respectables.

Cas pratique #3 : Chargement des voitures électriques en toute sérénité avec la blockchain

C’est un problème que les conducteurs de voitures électriques ou d’hybrides rechargeables (➜ Hybrides rechargeables et autres voitures électriques) connaissent bien : une fois arrivé à une station de rechargement, voilà que l’on ne possède pas la bonne carte parce que l’on n’a pas passé de contrat avec le fournisseur concerné.

La blockchain laisse ici aussi entrevoir une solution possible, grâce à un réseau de chargement décentralisé ainsi qu’à des contrats « intelligents » avec les fournisseurs. Ces « Smart Contracts » sont des contrats virtuels, dont le traitement et le respect sont garantis par une blockchain.

Le projet de modèle de blockchain « Charge Chain » soutenu par BMW Group a pour objectif un tout autre scénario : le client branche son véhicule à la colonne de rechargement et n’a plus à se soucier de quoi que ce soit. Fournisseur, mode d’identification (jusqu’à présent par carte) ou tarif le plus avantageux pour lui, peu importe : à l’arrière-plan, la blockchain se charge de tout.

Dans ce projet-pilote, la technologie blockchain fait jouer l’un de ses plus grands atouts : la vérification et le traitement sûrs des transactions, sur la base d’opérations effectuées par la machine, sans intermédiaire. Les fournisseurs de bornes de chargement n’ont par exemple pas besoin d’une banque pour traiter les transactions financières. Elles sont gérées entre eux directement, grâce à la technologie blockchain.

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Les voitures autonomes se rechargent toutes seules

Mais ce sont les voitures autonomes (➜ Sur le chemin de la conduite autonome) qui exploiteront le plein potentiel de la blockchain quand elles se rendront seules jusqu’à une station de chargement. Il ne sera plus nécessaire de les brancher sur une prise électrique ou insérer une carte dans le lecteur de la station. Toutes les transactions déclenchées aujourd’hui par le conducteur pourront être gérées par le véhicule lui-même. Des possibilités inédites que la blockchain rendra possible en œuvrant en arrière-plan.

Il est actuellement encore pratiquement impossible de prévoir les possibilités que nous offrira la blockchain à l’avenir.
Dr Andre Luckow

Head of Distributed Ledger and Emerging Technologies du BMW Group

La blockchain dans le secteur automobile – une technologie au grand potentiel

Il n’est pas encore possible de savoir quand et même si ces exemples d’applications de technologie blockchain seront implémentés un jour. Pour les experts comme Andre Luckow, nous n’en sommes qu’au début : « Il est actuellement encore pratiquement impossible de prévoir les possibilités que nous offrira la blockchain à l’avenir. Il est donc d’autant plus important de jouer un rôle actif dans le développement de ce potentiel. »

Animations / Vidéo : vyuu, Benjamin Roth ; Auteure : Ingo Wilhelm, Collin Müller

BMW CONNECTED DRIVE.

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